Retour sur le stage « Prise en compte des chauves-souris dans les ouvrages de type ponts »

C’est dans le cadre du plan d’action en faveur des chauves-souris animé par Picardie Nature que ce stage a vu le jour. Il avait pour but de développer un partenariat avec des structures chargées de la construction/rénovation/démolition de ponts en Picardie. Ce partenariat devait permettre d’expertiser les ponts avant travaux, de valider la date arrêtée par la structure et de proposer des aménagements pour optimiser l’accueil des chauves-souris dans ces ouvrages.

Pour cela, le stage s’est déroulé en plusieurs parties : une première de prospection des ponts de deux des trois départements picards, plus précisément dans la Moyenne Vallée de l’Oise, entre Ribécourt (60) et La Fère (02). Ce secteur a été choisi pour son environnement favorable aux chauves-souris (zones humides, boisements, prairies, etc...) mais aussi pour son manque de connaissances chiroptérologiques hors période d’hibernation.

Malheureusement, les prospections qui se sont faites en période de transit et en période estivale n’ont pas permis d’observer la présence de chiroptères bien que certains ouvrages aient semblé vraiment propices à l’installation de ces animaux. Cependant, certains ponts présentaient de larges réseaux de fissures souvent difficiles à prospecter, ce qui permet de ne pas exclure la présence d’individus. Des recherches en sorties de gîte pourraient alors s’avérer intéressantes. La chance a aussi beaucoup à voir pour les prospections en période de transit, puisque les animaux peuvent changer de gîte régulièrement. Par ailleurs, le secteur a pu être étudié plus précisément grâce au stage de recherche de colonies dans le patrimoine bâti mené par Alexis Gallay. Illustration 1 : fissure dans un pont en brique (Coudun, 60)

La seconde partie consistait à identifier et contacter les acteurs de la rénovation des ponts pour leur soumettre le projet. Ont été contactés :

• l’Office Nationale des Forêt (ONF)
• Voie Navigable de France (VNF)
• la SNCF et Réseaux Ferrés de France (RFF)
• les conseils généraux de l’Oise (CG60) et de l’Aisne (CG02)

S’en est suivi des rencontres avec les supérieurs hiérarchiques de ces structures afin de les sensibiliser et de parler plus concrètement du projet. Les contextes locaux nous ont incité à travailler de manière privilégiée avec VNF et avec les CG. En effet, les premiers planifient en ce moment même la construction de nouveaux canaux et donc de nouveaux ponts dans lesquels des gîtes peuvent être intégrés tandis que les seconds gèrent tous les ponts se trouvant sur des routes départementales, certaines petites routes de campagne ou encore des voies vertes.

Suite à cela, des réunions de sensibilisation ont été menées auprès des gestionnaires d’ouvrages du CG02 et des techniciens du CG60. Une brique creuse a déjà été installée par les agents du CG02 intervenant sur un pont du Saint-Quentinnois et le service départementale de l’Aisne s’est engagée à nous fournir tous les ans la liste des ouvrages sur lesquels des interventions sont prévus. L’association s’est engagée de son côté à passer sur les sites avant travaux afin de réaliser un diagnostic devant établir la présence ou non de chiroptères dans l’ouvrage.
Illustration 2 : Gîte placé par le CG02 sous un pont (St Quentin, 02)

Des documents techniques sur le sujet ont été édités par Picardie Nature afin d’être un support principalement dédiés aux professionnels de la rénovation de ponts mais ils restent disponibles pour toute personne intéressée par le sujet.

Un grand merci aux bénévoles pour leur contribution, à ma maître de stage Lucie, à Sophie et à toute l’équipe de l’association qui m’ont soutenue et conseillée mais qui m’ont aussi permis de participer à leurs activités et de réaliser ce stage qui m’a apporté énormément de connaissances tant naturalistes que techniques.

Louise BELLANGER