Vie du réseau

Bilan des prospections hivernales en Picardie Hiver 2010-2011

Publié le 6 juillet 2011 par Lucie Dutour

Comme chaque année, le réseau chiroptères de Picardie s’est mobilisé lors de la période hivernale pour suivre et découvrir les sites d’hibernation des chiroptères.
Ces suivis annuels font partie des actions prioritaires menées dans le cadre du plan d’action en faveur des chiroptères. En effet, l’amélioration des connaissances du réseau de gîtes d’hibernation favorise à terme la création d’un réseau de sites protégés pour ces espèces sensibles.
Chaque année des priorités de suivis sont définies lors de la réunion du réseau chiroptères de Picardie Nature. Ainsi un programme de prospection avec des secteurs prioritaires ont été prévus dès l’automne 2010. En outre, cette saison hivernale 2010-2011 a été l’occasion de tester le lancement de la gestion du programme de prospection par cartographie dynamique sur la base de données en ligne de Picardie Nature. Ainsi les bénévoles actifs du groupe ont la possibilité de visualiser en ligne les sites enregistrés au programme de prospection et de proposer d’y ajouter les sites qu’ils souhaitent suivre. Cet outil permet ainsi un suivi plus fin des prospections au fur et à mesure de l’hiver et permet également d’éviter au maximum les doubles comptages engendrant des dérangements inutiles.
79 personnes ont participé aux prospections de cet hiver et ont ainsi permis de visiter près de 354 sites d’hibernation sur plus de 50 journées de prospections.
Ces prospections ont été réalisées dans un cadre bénévole (réseau chauves-souris de Picardie Nature), salarié (Picardie Nature, CENP, ONF) et lors de deux week-ends de prospection organisés en janvier et février 2011.

Les observateurs ayant participé à ces prospections sont chaleureusement remerciés pour leur collaboration active :
ADELSKI Adrien, ANANIE Christophe, BARLET Erika, BAUD Marius, BEDOUET Freddy, BLIN J-L, BOUCHINET Frédéric, BURVENIQUE Romain, CAPELLIER Marc, CHEVALLIER Guillaume, COMMECY Xavier, COUTEAUX Clémentine, DAMIENS Nicolas, DANTEN Benoit, DAUMAL Thibaud, DE BRAUWER Heleentje, DECK Catherine, DECODTS Herbert, DELACOUR Bruno, DELCORPS Pascal, DELPORTE Patrice, DEVORSINE Céline, DIENNE Coraline, DIEU Vincent, DORIE Adrien, DUBOIS Yves, DUTOUR lucie, DUVAL Benoit, FRANÇOIS Rémi, FRIMIN David, GALET Christophe, GERARD Thibaut, GRANDPIERRE Laure, GUADARAMA Zaida, HALLART Guénael, HERCENT Jean-Luc, HERMANT Thomas, HUMMEL Jérémy, IBANEZ Damien, JANSSEN René, Killian Bénédicte, KOTBI Nordine, LAMBERT Ludovic, LANGIN Sabrina, LE GAREC Alison, LEBRASSEUR Julie, LECOMTE Olivier, LEFEVRE Dominique, LEFEVRE Julien, LEGRIS Sébastien, LEMAIRE Alain, LEMAIRE Ludovic, LEROY Sébastien, LOQUET Pascaline, LOUVET Cédric, MARTIN Nadine, MEIRE GUILLAUME, MEIRLAND ANTOINE, MILANO Sandrine, MOEYS Marie, MOTTELET Emmanuel, PETIT Coralie, PIERRET Loïc, PIERROUX Armelle, PLICHARD Aurore, POCHET Cécile, SCHILDKNECHT Daniel, SCHUHMACHER Élodie, SCHUHMACHER Thomas, SINET Jean-François, STAUB Ruber, TAISNE Julien, TESTUD Gratien, THEBAUD Noémie, THOMAES Arno, TOP Damien, TOURTE Sylvain, TRUFFIN Yann, VIDAL Emmanuel.

1. Secteurs de prospection


La carte ci-dessus présente 191 sites prospectés et renseignés par les observateurs dans la base de données de Picardie Nature avant fin février 2011.

La répartition des 354 sites visités dans l’hiver sur les 3 départements est largement en faveur de l’Aisne où le réseau de cavités est dense et où 2 week-ends de prospection ont été organisés.

Secteurs prioritairement suivis :

Les secteurs à forte densité de cavités et avec de nombreux sites jamais visités ou prospectés il y a plus de 10 ans ont été sélectionnés en priorité.

2. Types de sites prospectés

Le graphique ci-dessus présente 191 sites prospectés et renseignés par les observateurs dans la base de données de Picardie Nature avant fin février 2011.

Les sites visités sont en grande majorité des cavités souterraines avec une proportion élevée d’anciennes carrières de pierres.

Cette année a été l’occasion d’accéder à plusieurs tunnels VNF (Voies navigables de France) via des autorisations accordées pour l’occasion. Ainsi, la visite de 2 tunnels au nord de Saint-Quentin (02) a apporté des informations complémentaires sur ce secteur peu connu pour l’hibernation des chiroptères. Quelques Myotis (Murins à moustaches, Murins de Daubenton) ont été notés lors de ces visites essentiellement aux extrémités des tunnels. Ainsi sur le tunnel le plus long (6 km), seules les portions de 1km aux deux extrémités semblaient accueillir quelques chauves-souris en hibernation. Il faut noter que les conditions d’observation (en bateau) pour ces sites étaient difficiles et que de nombreux individus n’ont probablement pas été repérés.
Notons également les efforts de prospection sur le secteur de la Thiérache où il existe peu de cavités souterraines. Ainsi plus de 60 blockhaus, ponts et tunnels ont été prospectés lors de cet hiver.
Suite au stage effectué en forêt de Compiègne lors de l’été 2010 à la recherche de colonies sous les ponceaux de la forêt de Compiègne, quelques-uns ont de nouveau été prospectés afin d’évaluer leur potentialité pour le début de l’hibernation en décembre. Ces prospections n’ont révélés aucune présence de chauve-souris.

3. Découvertes

Les efforts de prospections lors de l’hiver 2010-2011 ont permis de découvrir 101 nouveaux gîtes d’hibernation.
Les sites découverts sont pour la plupart de petits sites souterrains accueillant moins de 40 chiroptères. Plus de la moitié des sites découverts hébergeaient moins de 10 chauves-souris en hibernation.
Un site peut néanmoins retenir notre attention :
un gîte à Machemont accueillant près de 129 chiroptères en hibernation dont 100 Petits rhinolophes.

4. Bilan des effectifs

Une grande majorité de sites prospectés accueillaient entre 0 et 10 chiroptères en hibernation. Les prospections ayant été ciblées sur les sites déjà localisés mais jamais prospectés ou sur la recherche de nouveaux sites, il était peu probable de découvrir une forte proportion de gîtes majeurs.

9 sites majeurs déjà connus avec plus de 200 chiroptères en hibernation ont de nouveau été visités cet hiver :

  • Cavité sur la commune de Brie : 199 chiroptères en hibernation dont 156 individus du groupe « moustaches », site préservé par le CENP depuis 2000.
  • Cavité sur la commune de Berneuil-sur-Aisne : 236 chiroptères en hibernation dont 193 Petits rhinolophes, site préservé par le CENP depuis 2010.
  • Cavité sur la commune de Verneuil-sous-Coucy : 246 chiroptères en hibernation dont 148 individus du groupe « moustaches » et 64 Murins à oreilles échancrées, site préservé par le CENP depuis 1993.
  • Cavité sur la commune de Montbavin : 255 chiroptères en hibernation dont 137 individus du groupe « moustaches » et 58 Murins à oreilles échancrées, site préservé par le CENP depuis 2010.
  • Cavité sur la commune de Cuissy-et-Geny : 259 chiroptères en hibernation dont 181 Grands rhinolophes, site faisant partie de la liste des sites fortement prioritaires à préserver.
  • Cavité sur la commune d’Allone : 247 chiroptères en hibernation, suivi réalisé pour la 1ère année de préservation du site.
  • Cavité sur la commune d’Inval-Boiron : 285 chiroptères en hibernation dont 116 Murins à oreilles échancrées et 76 Grands rhinolophes, site préservé par le CENP depuis 1996.
  • Cavité sur la commune de Thiescourt : 370 chiroptères en hibernation, site faisant partie de la liste des gîtes très fortement prioritaires à préserver.
  • Cavité sur la commune de Béhéricourt : ce site, préservé par le CENP depuis 2009, est le plus important de Picardie pour l’hibernation des chiroptères. Sur la cavité principale 755 chiroptères ont été recensés dont 369 Petits rhinolophes et 216 Murins à oreilles échancrées.

Les Murins du groupe « moustache/Brandt/Alcathoe » sont toujours les plus répandus en cavité souterraine. En effet, le Murin à moustaches semble peu exigeant quand aux conditions thermiques et d’humidité d’une cavité et est rencontré presque systématiquement dans les souterrains visités. En outre, cette espèce est facilement visible contrairement à d’autres murins fissuricoles (Murin de Natterer) facilement sous-estimés dans les comptages.
La seconde espèce la plus rencontrée lors de ces prospections est le Petit rhinolophe. Ceci s’explique par le choix des secteurs prospectés (Massif de Saint-Gobain, Laonnois, Soissonnais) faisant partie du bastion de population de cette espèce somme toute localisé en Picardie. Une proportion non négligeable de Murins à oreilles échancrées, dont les populations en période d’hibernation semblent en expansion, est également remarquable.
Notons enfin les effectifs assez élevés concernant le Grand rhinolophe qui s’expliquent par le fait que les 2 cavités d’hibernation majeures pour l’espèce ont été suivies cette année.
En outre, certaines espèces communes comme la Pipistrelle commune ou la Sérotine commune sont très peu contactées en hibernation, ces espèces étant généralement inféodées aux bâtiments. De même les espèces forestières comme les Noctules ou le Murin de Bechstein sont également pas ou peu représentées en cavités.


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