Murin de Bechstein : nouvelles découvertes en forêt de Retz

A partir du 21 juillet dernier, pour 2 semaines, 4 chiroptérologues du réseau Mammifères de l’ONF ont rejoint Villers-Cotterêts, pour rechercher dans des cantons déjà définis dans la FD de Retz des colonies d’élevage des jeunes de la chauve-souris Murin de Bechstein, espèce strictement forestière vulnérable dans la région.

Cette recherche a commencé en 2023, par l’association Picardie Nature, sous financement Natura 2000. En 2024, le réseau Mammifères a pris une part de cette recherche, tout comme cette année 2025.

La capture de chauves-souris nécessite préalablement une habilitation spécifique et une autorisation de capture d’espèce protégée. A chaque fois, il est d’abord nécessaire de placer des filets spéciaux près de mares, où les chiroptères viennent boire en début de nuit, après leur journée dans leur gîte, et pour leur lactation. Tous les individus sont étudiés : pesée, mesure du 3e et du 5e doigt, du tibia, observation de l’usure des dents (quant il leur en reste !), du patagium (la peau de leurs ailes), etc. Au Bois Hariez, 4 femelles de Murin de Bechstein ont été équipées chacune d’un minuscule émetteur radio (environ 150 MHz), collé avec une goutte de colle chirurgicale. Au Taillis d’Ivors, la femelle équipée a perdu son émetteur, retrouvé le lendemain parcelle 1504, il sera réutilisé. Au Bois Hariez, on remarque que les femelles équipées appartiennent à 2 populations, qui se croisent aux mares de la future Réserve Biologique Intégrale. Leurs signaux radio ont conduit plusieurs fois à des arbres-gîtes atypiques, pour cette espèce, en termes d’essence (pas que des Chênes), de diamètre (à partir de 25 !) et d’accessibilité (chandelles ou charpentières cassées). Les arbres-gîtes grimpables ont été escaladés pour capturer et étudier tous les individus quand ils sortent du gîte. L’état sanitaire de la population est alors estimé.

Information de dernière minute ! : Mi-août, un enregistreur d’ultrasons de l’ONF a capté des Murins de Bechstein en action de chasse dans une parcelle en vieillissement au milieu du Bois Hariez. Mais on ne sait pas quels individus c’était.

Cette étude devrait être reconduite sur plusieurs autres étés, pour connaitre les peuplements forestiers utilisés par l’espèce, de manière à en faire une trame, à étoffer lors de la révision du document d’aménagement forestier.